vendredi 23 janvier 2009

Loki est toujours un petit caillou sur l'Himalaya

Jamais redescendu. Et encore envie de grimper, grimper, grimper... Là haut, l'euphorie des sommets ne te quitte jamais. Tu crois que c'est le manque d'oxygène. Mais non, c'est son abondance, sa profusion. Air pur, non coupé, grisant. Les poumons se gonflent à plein, le coeur bat de mille pulsations puissantes, pompe les émotions, les fait rejaillir dans tout ton corps. Là haut, le ciel se rapproche. L'esprit se libère, se prend à voleter, porté par les vents. Ils chantent de douces mélodies qui parfois se prennent dans un courant plus chaud, moite, humide, montant. On grimpe encore d'un ciel, mais on ne retombe jamais après l'ascension. Là haut, on se sent meilleur juste parce qu'on y est. Qu'on nous regarde de là haut, les yeux brillants d'envie. Tout a changé, on devient caillou, poli par les éléments, accroché à sa montagne, se laisse aller, se laisse être. Là-haut, l'inspiration est un souffle permanent. Les mots apparaissent sur les lignes de l'horizon. Sans heurts, sans effort, sans douleur. Légers comme la plume. Ils viennent et vont, comme les corps, sans inhibition, juste le bonheur d'être dits. Les phrases ne s'arrêtent jamais vraiment. Les points sont suspendus. Ils s'étirent, s'allongent, s'alanguissent, en appellent d'autres. Dis, dis, dis, dis moi. De là-haut, on voit tout. L'avenir surtout. On veut rester caillou. Tout contre. Un autre. Là-haut. Encore...

jeudi 15 janvier 2009

1995

Loki a 15 ans. Après-midi de Vacuité. Comme la veille, et l'avant veille et le jour d'avant et celui qui précédait le jour d'avant de la veille et ainsi de suite. Les jours s'égrènent, se ressemblent, se vident les uns après les autres. Loki a 15 ans. La peau grasse, boutonneuse, le cheveu approximatif, l'allure adolescente, le bide un peu flasque, la démarche gauche et le silence pour verbe. Loki ère dans les rues de son quartier sans rien voir d'autre que ses deux pieds, tapant le goudron sans conviction. Tête basse, toujours. Dos vouté. Des mots plein la tronche, piochés chez King, Lovecraft, Poe, Azimov et d'autres. Quelques riffs de guitare, Nirvana, Rage, Faith No More, Nine, Pearl Jam. De la funk bien sur, Parliament, Michael, James. Comme tout le monde, ou presque. Un cahier de textes sans devoirs et brulé dans les coins. Esprit pyromane, les stylos fondent, les tables de cours maculées de tags et de crottes de nez. Des notes avec plein de 0, comme des blanches sur une portée sans rythme. Onanisme jusqu'à l'épuisement, des litres de descendance perdus dans des forêts de tissu. C'est Loki, 15 ans, qui s'ennuie. En 1995. Mais un jour, devant l'écran, pupilles dilatées par des heures de clip, le choc. Brutalité, enfin. Impact. Poing dans la gueule. Coup de boule. Révélation. Ca:



Democrates D. Le Crime. Et déjà, tout a changé. Réveil. Les yeux s'ouvrent en grand. Loki se redresse. "Merde, c'est quoi ce truc! Vite, cassette, magnéto!" Deuxième session. La rythmique, lourde, mate, oppressante, est monstrueuse. Jamais entendu un son aussi puissant. Code binaire. Un coup, deux coups, un coup, encore deux coups, un coup, puis rafale finale. Loki sonné. Quelques notes de xylo accompagne la marche funèbre. Un noir au visage de schlass surmonté d'un chapeau melon déambule dans des rues torves. Avec lui, une équipe de super renois tous plus impressionnants les uns que les autres. Chronique criminelle, polar glaçant. Jamais une musique n'a produit un tel effet en moi. Les rimes sont tranchantes comme un scalpel. On les entend se planter dans la chair des victimes. La voix du MC, sobre, sans effet, presque douce, est d'une implacable froideur. C'est parfait de noirceur. Sang d'encre. Qui peut prétendre à une telle efficacité dans l'écriture? Pas de poésie non, mais de l'image avec le son, des flashs de violence, comme une montée d'acide, des instantanés sanglants, crus, bruts. Ce type qui vient de mettre un grand coup de cutter dans ma vie, c'est Mickey Mossman. Derrière lui, le géant à la mâchoire éclatante, c'est Black Jack.
Sur l'écran, un numéro. Un concours à la con pour gagner l'album. Et si j'essayais? Question débile, vite répondue. Puis raccrocher. On sait jamais... Troisième session, quatrième, cinquième... Le Crime frappe son imparable mélodie dans mon crane. Le texte de Mickey Mossman s'incruste à jamais dans mes neurones. Quelques semaines plus tard, second miracle: le disque est dans ma boîte. Je sors l'objet de son écrin avec l'impression d'avoir un bijou dans les mains. Précautions infinies. La pochette me colle un nouveau parpaing dans la tronche.



Devant une tour accrochée au ciel, le groupe pose en tenue de gangsters façon prohibition. La pose, travaillée, a presque l'air naturelle. L'image pourrait être risible si elle n'était pas floutée façon canal +. Le discours est double. Don't beleive the hype. Façon de dire "interdit au mineur"? Ou plutôt de suggérer que la vérité est cachée? Dans le coin, en bas à droite, un sticker "Parents avertis" apparait. C'est le premier en France. Rien ne justifie réellement sa présence, mais les Démocrates ont décidé de le placer là, au cas où. On sent bien qu'il fait totalement partie de l'image. Je glisse le disque dans ma platine. Play. Le voyage commence. Il ne s'arrêtera jamais. Suivront les Sages Poètes de la Rue, Sléo, le Complot des bas fonds, La cliqua, les Cools Sessions, Lamifa, Assassin, Ministère Amer, Diable Rouge, Timebomb, les 3 Coups, 2 Bal 2 Neg, Ekoué, Fabe et Koma, Hostile, Nouvelle Vague, Vague Nocture, L'invasion, L'invicible Armada, D Abuz System, Arsenik, Lunatic, Oxmo, X Men, NTM, Hocé, Omar, Rafale, Mod East, Soph et tous les autres. Loki vient d'ouvrir les oreilles.
Bien sûr, je connaissais déjà un p'tit paquet de groupes de rap, entendu ici où là, sans vraiment tendre les oreilles. Mais rien ne m'avait agrippé à ce point. Les Démocrates m'attrapent par le col, me mettent deux baffes et me donnent envie d'y retourner. Le Crime est quasiment la seule fiction du disque. le reste n'est que colère et réflexion, sons d'Afrique sur beats drus, prise de conscience, engagement. Dans le flow ininterrompu de lyrics, je kidnappe quelques fulgurances qui me serviront de références. Comme celle-ci, de Mickey Mossman :"Souvenez-vous qu'la potence se fout de l'innocence / que l'on vit dans un monde de violence"
La tête se redresse. Le regard se tend. Cette rue dans laquelle ère Mickey Moss dans le Crime, c'est aussi la mienne. Mes potes se mettent à écrire des rimes. Un truc est en train de se passer. Un truc vraiment nouveau. Ma tronche change, la démarche se fait chaloupée. Bientôt platines, vinyles, micros. Je vois. La misère, la souffrance, les terres lointaines encore accrochées aux frocs, le besoin de dire autrement, les langages qui se mêlent, se prostituent, se codifient. L'envie de m'informer prend forme. Et de raconter, aussi. Déjà, en germe, un semblant d'orientation sur ma boussole. J'écris Loki sur les murs de la ville. J'écris. C'était en 1995.

Democrates D, La voix du peuple

mardi 13 janvier 2009

Loki vous fait le coup du chapeau

Et hop, trois billets d'affilé, autant dire une liasse. Ce blog devient outrageusement bling-bling. A l'heure de la Récession, Loki fait dans la profusion. Histoire de conjurer le mauvais l'oeil. En balançant cette ogive nucléaire d'Hudson Mohawke. Un son que je voulais glisser depuis quelques mois déjà, comme une palanquée d'autres d'ailleurs. Ca s'appelle ZooOOOOmmmmm et les capitales sont importantes. Parce que sans la moindre parole, ce titre donne envie de gueuler "zoooooOOOOOOOMMMMMMMmmmmmmm" comme un gros bruit de moteur à 90 cylindres. Hudson Mo est un petit génie de la rythmique torturée. Cet Ecossais pur malt prépare un album a paraître très prochainement chez Warp, le label le plus hype de la hype de la tendance de la mode de l'univers. Ce qui signifie que dans quelques mois, tu pourras voir sa jolie trombine de lapin albinos dans tous les mags branchés de la capitale. Mais tu te souviendras que c'est ici que tu l'as écouté en premier. Merde, on dirait du Skyrock....

Loki fait du 2009 avec du vieux

Allez, le sapin est définitivement dans la cheminée, le feu ronronne, le p'tit vin jurassien réchauffe la gorge, c'est le moment de tabler sur les acquis et de s'envoyer un bon Lil Wayne histoire d'hiberner gentiment. Weezy sort enfin un bon titre et le plus ironique c'est que c'est produit par Swizz Beat, la radasse de la production hip-hop, un genre d'Obispo du beat voyez, qui tache et se vend au kilo. Et là pourtant, c'est presque subtil. Cymbales et xylophone remplacent les infra basses et un étrange refrain vocodé arabisant ponctue la chose. C'est un peu ça la magie d'une nouvelle année, tout est possible puisque la feuille est encore vierge. Bon, le problème c'est que Swizz croit qu'il peut raper correctement. Ca souille un peu la copie 0.9, on retombe dans la réalité, peut-être que ce sera bien mais y'aura quand même comme un arrière goût de cramé. Quoi, 9 c'est jamais que juste après 8. Demain, c'est pas beaucoup plus loin qu'aujourd'hui. Ca fait court pour tout changer. Et sans doute pas les thématiques des rappeurs, puisque le titre que voici s'appelle "Up in the club". Un jour, il faudra faire une anthologie avec tous les morceaux hip-hop mentionnant le fameux club. Au final, ça ressemble un peu à un bunker leur truc. Une bonne planque en attendant, enfin, une bonne année. Où Swizz Beat déciderait de ne plus raper. Par exemple. 2009. Planquez-vous.


Up In This Club - Lil Wayne ft. Swizz Beatz

Et comme cette année commence décidément bien, le dernier Common étant sorti en 2008 et ne comptant donc pas, Pharell se met lui aussi à refaire de la bonne musique. Et toujours avec ce bon Weezy qui nique définitivement la très archaïque notion d'album. Il sort des tonnes de morceaux sur des tapes improbables, fourgue dans le lot quelques uns des plus beaux titres de ces dernières années, et n'est pas capable de compiler les 15 meilleurs sur un pauvre disque. Parce que Weezy est au-delà du support, tu comprends. Au delà du physique, du réel, du temporel. Il est dans l'instant, dans le moment, dans les temps. Yes.

Yes - Lil Wayne & Pharrell Williams

Allez, on se termine tranquillement avec Dedication 3, le meilleur titre de sa dernière tape sur un son d'Outkast, déjà entendu sur ces pages. Titre autant vocodé que codéiné. Avec plein de "couz", de "niggaz" et de "gunz". Tout c'qu'on aime quoi.

02. Dedication 3 Feat. Mack mane, Willie The Kid, Gudda Gudda - DJ DRAMA & LIL WAYNE

La tape est en téléchargement là.

Lil Wayne / DJ Drama : Dedication 3

Mais à cette tape "officielle", en tout cas sponso par le bonhomme, on préférera celle de son ennemi juré, The Empire, obscure entité qui se fait un max de buzz et de blé en compilant mieux que personne les morceaux de Lil Wayne. Même mieux que l'intéressé lui-même. Ce jeu est une énigme.


Lil Wayne / The Empire : The Drought is over 6

Loki ouvre 2009

Et sous le papier cadeau, oh surprise, un joli petit download des familles, bien branchouille et tout, avec un Africain ça fait bien. Histoire de se dire que les fêtes, les vraies, ne font que commencer. Que les fausses, les nulles, les apprêtées, jamais données, sont enfin achevées. Loki a envie de vous dire joyeux Noël, là tout de suite et pourquoi pas. Sous le sapin miteux, à poil et promis à la cheminée, il reste un paquet égaré. C'est Esau Mwamwaya. N'essaie même pas de prononcer ce nom, tu vas te claquer la langue. Esau est du Malawi. Le seul truc que je sais du Malawi, c'est que Madonna y vole des petits. Pauvre pays. Esau pose une voix douce, cristalline et pourtant terriblement puissante sur les productions électroniques du duo Londonnien Radioclit. J'adore le nom de ce groupe... Esau souffle ses paroles comme des incantations, revisite des morceaux archi grillés avec une classe folle, insufflant l'Afrique à chaque respiration. Même "Hold me", le titre le plus tricard de la discographie pourtant chargé en bouses de Michael Jackson. On a envie de jouer le bon wawache, de sortir sa guitare, se laisser pousser des dreads, faire un feu sur une plage, porter un tee-shirt Fela Kuti et dire des trucs comme "Ouais, non mais tu vois, l'Afrique c'est vraiment génial, j'veux dire, y'a une authenticité incroyable, on sent que ces gens sont proches de la vraie vie tu vois, des vrais valeurs, moi j'me sens trop Africain dans l'âme quoi! Et Fela c'est trop un dieu!" Mais non, on ira pas jusque là. On dira juste que si "Africa is the future", ce qu'on lui souhaite sans trop y croire, Esau aura surement sa part. Et s'il n'a que 2009, c'est déjà pas si mal. Joyeux Noël.



Comme promis, le lien vers la Mix Tape intégrale et totalement gratuite baptisée avec beaucoup d'à propos "The very Best" et accompagnée d'une pochette à la Roi Lion parfaitement moche. Si si, faut le dire:



http://www.greenowl.com/album/esau-mwamwaya-and-radioclit-are


Dedans le cadeau là, y'a notamment cette bombe absolue, là:

Santogold & M.I.A: Get it Up - Esau Mwamwaya, Santogold, M.I.A & Radioclit-

lundi 29 décembre 2008

Loki enterre 2008

Ca sent le sapin pour 2008. C'est l'heure des grands classements, l'exercice préféré des mags de zik qui vont en pondre au kilomètre à moindre frais. Loki vous recommande celui-ci, œuvre d'un sale type au mauvais goût très sur. Et puisque Loki est décidément un gars aigri, voici LE classement inversé. Le pire du pire de la musique en 2008. Le classement de l'apocalypse!



1 Bénabar. Ce type a quelque chose à voir avec l'antéchrist, c'est sûr. Sa bonhomie roucoulante cache forcément un sadisme exacerbé. Surtout, le matraquage CRS de ses chansons, systématique dès qu'on approche du rayon charcuterie du Carrefour, est de ceux dont on ne se remet jamais vraiment. Depuis "L'effet Papillon", j'achète plus de saucisson.

2 Nadiya featuring Enrique Iglesias. Le seul et unique morceau qu'on aurait du utiliser à Guantanamo. Perso, j'avoue toutes mes branlettes au deuxième couplet.

3 Cabrel. Sans moustache, ça parait tout de suite moins sympathique non? Y'avait la musique d'ascenseur, Cabrel a inventé la musique de cheminée.

4 Abd Al Malik. J'ai de plus en plus l'impression que Bénabar est entré dans son corps. Et c'est sale.

5 Booba. Pour stopper les ravages de la créatine chez les rappeurs. Les biceps gonflent, les punchlines disparaissent. C'est quand même con.

6 Lam featuring la Marseillaise. En une seule et unique prestation d'anthologie, ce duo magique a quasiment provoqué un incident diplomatique. A un moment, j'ai même cru qu'on allait attaquer le Maghreb. Si si.

7 Christophe Mahé. Quand il part dans les aigus, ça fait un peu le même bruit que la craie griffant le tableau pendant les cours de Maths de monsieur Dua, en seconde. Une période vraiment pourrie.

8 Julien Doré featuring Carla Bruni. Parfois, on zappe sans s'imaginer que la mort attend au coin d'une chaine. Quand je suis tombé sur ce live à Taratata, mon organisme n'a pas supporté. Même pas eu le temps de contre zapper: rupture d'anévrisme immédiate. Je m'en suis remis mais j'ai encore un peu de mal à manger tout seul.

9 Julien Clerc featuring Carla Bruni, Nagui. Et Sarkozy qui traine dans les coulisses. Si si, ça s'est produit. Pendant le Téléthon. Là, j'ai vraiment cru que le monde allait basculer dans les flammes de l'enfer. En plus, ça recommence trois fois. L'instant précis où Sophie Davant comprend qu'elle ne va pas battre le record cette année. Dur.

10 Grands Corps Malade featuring l'équipe de France. Il sentait quand même un peu la défaite cet euro. Faire chanter à Grand Corps Malade l'hymne d'une équipe dont le capitaine est Patrick Viera, c'est tirer un bon coup sur la queue du diable. Faut pas s'étonner qu'il nous soit tombé sur la gueule.

dimanche 28 décembre 2008

Loki croit au remix

Comme un bouddhiste croit à la réincarnation. Une seconde vie musicale. La possibilité de tout recommencer, sous une meilleure parenté ou de meilleures BPM. Mais à ce petit jeu, la dure morale religieuse reste de mise: un morceau pourri ne devient pas subitement génial une fois remixé. Il peut même avoir droit à une réincarnation encore plus merdique que sa première existence. Pas la peine de vous faire une liste, suffit de vous balader dans le rayon Singles de votre Carrefour préféré pour vous en rendre compte. Mais parfois, le miracle se produit. D'un titre déjà excellent, un producteur respectueux signe un remix en forme d'hommage. Comme une ré-écriture, une mise en valeur de l'original. Le morceau semblait presque mort, à bout de souffle, tombé dans l'oubli, et le voici pimpant, mac chantant, gorgé de vie, le cœur battant sur une nouvelle rythmique.
C'est ce genre d'œuvre à la Frankenstein que pratiquent les gars d'Hot Chip. Le groupe britannique s'est fait une spécialité du remix soigné et vivifiant. Ils y manifestent d'ailleurs un talent presque supérieur à leurs productions sans canevas. Leur dernière créature, c'est cette superbe réincarnation de "Passin me by" des mythiques Pharcyde. L'original, produit par J-Swift et tiré du tout premier album du groupe Californien, est déjà un monstre couturé de samples: on y trouve du Quincy Jones, du Jimi Hendrix, du Skull Snaps, du Weather Report, du Roy Ayers et même du Whodini. Symbole d'une époque ou le sampleur faisait loi, malgré ses évidentes lourdeurs. En l'occurrence, si la boucle initiale de "Passin me by" reste ultra efficace, les jointures avec le refrain et les scratchs intempestifs ont tendance à plomber le track. Si la fraicheur des Pharcyde à cet instant précis de l'histoire du hip-hop est incontestable, la production est encore très marquée 80's et sera bientôt remplacée par les compositions soyeuses du génial Dilla.
Les britons d'Hot Chip se sont emparés de "Passin' me by" et l'ont ressuscité avec classe. Sans haine, ni violence, en respectant l'indispensable touche jazzy qui caractérise le groupe, nappant le refrain d'une atmosphère presque noise à la Portishead. Les guitares ronronnent, un orgue glisse, un ange passe. Ode. Le résultat est assez prodigieux. Les Pharcyde ne sont plus, ou plus vraiment, et ça fait chier. Ne reste que le remix pour les revivre. Et Loki croit au remix. Crois, toi aussi.




Et bien sur, l'original:


La version de Hot Chip est issue de la géniale compilation de Rmxxology éditée par le label Delicous Vynil responsable des premiers opus de Pharcyde mais aussi Tone Loc, Young MC, Masta Ace ou les Brand New Heavies. Rencontre entre producteurs actuels et morceaux d'un catalogue prestigieux de 20 ans d'age, c'est une putain de galette de rois. Sans déconner.